Il est loin le temps des petites annonces scotchées sur la porte de la boulangerie pour trouver dans le quartier une baby-sitter, un plombier ou un appareil à raclette. Place aujourd’hui aux applis. Et il va falloir compter avec un nouveau concurrent de taille. Une start-up a levé près de 250 millions d’euros.
L’américain Nextdoor est désormais en France. Ce réseau social qui met en relation des voisins, quartier par quartier. Pas de place à l’improvisation pour celui qui se voit comme le leader mondial du secteur. Nextdoor nous a déjà prédécoupé en 40 000 quartiers sur tout le territoire et l’application espère être active dans 4 000 secteurs d’ici la fin de l’année.
Pour s’inscrire, on donne son adresse, ce qui détermine la communauté à laquelle on appartient, entre 10 et 1 200 voisins au maximum. On ne choisit pas ses “amis Nextdoor” mais du coup, tout est à proximité, un objet acheté d’occasion ou un bricoleur qui rend service. C’est le credo de Nextdoor : les connexions à l’échelle locale.
La clé, c’est la proximité
Et il y a du travail, parce que selon une enquête Ifop pour l’application, 17% des Français ne connaissent pas un seul de leurs voisins par son prénom.
L’intérêt ce type d’application par rapport à un réseau comme Facebook ou Instagram, c’est la proximité. La possibilité d’organiser des évènements locaux, dans la rue d’à côté, de débattre d’un micro sujet qui passionne le quartier mais rase tous les autres.
Ainsi Nextdoor affiche 40 millions de messages échangés chaque jour aux États-Unis dans 185 000 quartiers différents. Les commerces de proximité sont alors visibles : les artisans, le café du coin, même l’agence immobilière avec ses petites annonces ou encore les pompiers, la police ou toute administration locale.
Aux États-Unis, l’application affirme avoir scellé 3 000 partenariats de ce type par ce biais, et la police informe tout un quartier en quelques secondes. Aujourd’hui, gratuitement, mais la start-up le dit, dans le futur, elle fera payer les annonces avec une commission sur les transactions. Ce qu’elle fait depuis un an aux États-Unis. Comme si la fameuse boulangerie louait sa porte pour afficher nos petites annonces.
Coups de main rémunérés
De plus en plus d’applications de ce type sont déjà actives en France sur le modèle du jobbing : le coup de main est rémunéré pour monter un meuble ou tondre une pelouse.
Stootie, par exemple, prend une commission de 15%. La plateforme voit passer 30 000 demandes par mois. C’est 150 000 pour Allovoisins, avec un volume de transactions l’an dernier de 32 millions d’euros, et là aussi une commission de 15% pour le site.
Ça marche et pour cause, un français sur trois est inscrit sur une plateforme collaborative. Ce qui rapporterait 500 euros par an et par utilisateur. Une convivialité rémunérée… et beaucoup d’interrogations pour les professionnels.