Faites vous livrer vos courses en ligne par votre voisin

Le petit monde de la livraison est clairement bousculé par la crise liée au coronavirus et les initiatives prises par les acteurs de la grande distribution se multiplient ces derniers mois. Et elles font parfois le grand écart. Le groupe Carrefour a ainsi annoncé lundi 27 juillet que son partenariat avec Uber Eats pour livrer des courses du quotidien en moins de 30 minutes allait être étendu à toute la France. A l’inverse, Shopopop mise sur les courses collaboratives. La startup existe depuis septembre 2016 mais sa croissance s’est affolée pendant le confinement.

Comment est-ce que cela fonctionne ? Vous vous rendez sur le site internet de votre distributeur favori, Intermarché ou Leclerc par exemple, et vous passez une commande traditionnelle via le drive. Au moment des choix pour la livraison, certains magasins vous proposeront la livraison collaborative via le service de Shopopop. Un particulier, inscrit sur la plateforme, viendra ainsi livrer à domicile votre commande de drive, ce qui vous coûtera en moyenne 9 euros de frais de livraison, 5 euros au minimum, ce montant variant en fonction du volume de courses et du nombre de kilomètres à effectuer.

342 000 utilisateurs de la plateforme Shopopop

Ce service permet ainsi à la personne faisant livrer ses courses de ne pas avoir à se déplacer, moyennant un coût de livraison plutôt faible. 342 000 utilisateurs sont d’ores et déjà inscrits sur la plateforme, que ce soit des consommateurs qui se sont fait livrer leurs courses, ou bien ce que Shopopop appelle des “shoppers”, c’est-à-dire les particuliers volontaires pour effectuer les livraisons. Les clients type de la plateforme sont à la fois des actifs “qui choisissent cette livraison par rapport à une contrainte de temps”, mais aussi des personnes âgées qui limitent leurs déplacements, a confié à Business Insider France Johan Ricaut, co-fondateur de Shopopop.

Du côté des particuliers livreurs, on retrouve à la fois des actifs qui profitent de leur trajet travail / domicile pour prendre une livraison et ainsi amortir leurs frais, ou encore des personnes plus opportunistes qui recherchent un complément de revenus, des étudiants par exemple. 55 000 “shoppers” seraient ainsi actifs sur la plateforme, et susceptibles de prendre des livraisons. Au mois de juin 2020, c’est en Loire-Atlantique (44) que le plus grand nombre de livraisons via Shopopop a eu lieu, suivi de la Seine-Maritime (76) et de la Charente-Maritime (17).

Plus de 500 000 livraison effectuées via Shopopop depuis sa création en 2016

Lancée par Antoine Cheul et Johan Ricaut en septembre 2016, à la fin de leurs études en école de commerce, Shopopop vient de passer la barre des 500 000 livraisons (515 000) via sa plateforme, depuis sa création. 830 magasins proposent désormais leur solution de livraison aujourd’hui. Et les premiers à avoir fait confiance à la startup nantaise sont les indépendants du groupement Intermarché. Après un premier test d’une durée de six mois sur huit magasins de la ville de Bordeaux, Shopopop et Intermarché avait signé un accord cadre pour prévoir le déploiement dans toute la France de la solution.

Rapidement derrière, ce sont aussi les enseignes où les magasins sont gérés par des indépendants qui ont suivi le mouvement lancé par Intermarché. Le groupe E.Leclerc et Système U ont également commencé à proposer la solution de livraison de Shopopop. “Nous sommes très bien implantés chez Intermarché et Système U, parfois à plus de 50% des magasins. Du côté de Leclerc, ça se structure“, confirme le co-fondateur de la startup. Auchan et Carrefour commence eux aussi à proposer ce type de livraison dans certains de leurs magasins. “Seuls les discounters sont encore aux abonnés absents”, confirme Johan Ricaut.

Hors secteur alimentaire, Shopopop est également le partenaire d’autres acteurs de la distribution. C’est par exemple le cas d’Eram, avec qui ils proposent des livraisons entre magasins de la même ville, de Bureau Vallée pour les fournitures de bureau et la papeterie, ou encore du fleuriste Monceau Fleurs. D’autres tests sont également en cours avec des magasins Decathlon et Leroy Merlin.

‘Les volumes ont été multipliés par trois pendant le confinement’

Et la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accélérer les choses pour l’entreprise nantaise. “Les volumes ont été multipliés par trois pendant le confinement”, confirme le co-fondateur de Shopopop. Là où habituellement 1 200 à 1 300 livraisons étaient effectuées chaque jour, le chiffre est monté à 4 000 en moyenne quotidienne pendant le confinement. Et si les chiffres sont depuis revenus à un niveau plus proche de la normale (entre 2 000 et 3 000 livraisons par jour), “on connaît toujours une croissance de 3 à 6% en magasins par rapport à l’avant-Covid”, précise Johan Ricaut. Il faut dire que le service proposé par Shopopop avait été retenu par les pouvoirs publics comme solution d’utilité publique, ce qui a pu finir de convaincre les acteurs de la grande distribution.

Avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2019, la source de revenus de Shopopop est double : à la fois une commission de 20% sur les “frais de service”, c’est-à-dire le montant payé pour chaque livraison. Mais également l’abonnement à leur solution qui est payé par les magasins eux-mêmes. Et leur ambition ne s’arrête pas là : d’ici fin 2021, les fondateurs de la startup envisagent de passer de 45 collaborateurs à 60 personnes. Ils espèrent surtout se développer à l’étranger, des tests sont d’ores et déjà en cours en Belgique, en Italie, ou encore au Portugal.

Source: businessinsider.fr