Economie Solidaire : Des circuits courts au meilleur prix

Proximité, produits de saison, lien social; les atouts des circuits courts alimentaires ont conquis de nouveaux adeptes avec la crise sanitaire. Avec cependant une question récurrente pour les consommateurs; ces filières sont-elles plus chères que la grande distribution et les petits commerces ?

Il existe en fait encore peu d’éléments de comparaison, selon Yuna Chiffoleau; directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), spécialisée dans les circuits courts. Le laboratoire de la chercheuse procède à ses propres relevés à travers la France; ils montrent que les consommateurs peuvent être aussi gagnants d’un point de vue économique.

Attention aux plateformes de commerce en ligne

« Les produits vendus à la ferme et sur les marchés de plein vent sont moins chers en moyenne qu’en grande et moyenne surface, explique Yuna Chiffoleau. 

Y compris pour les produits bio, sauf quand ils sont transformés ou conditionnés». Ces constats vont à l’encontre de nombreuses idées reçues. Selon la chercheuse, ce sont ceux qui n’ont pas expérimenté ces circuits qui les estiment coûteux; croyant à tort que la qualité se paie forcément plus cher.

Attention cependant aux ­plateformes de commerce en ligne.

« On y trouve de tout, et les consommateurs doivent être attentifs, avertit Yuna Chiffoleau. On peut recommander celles qui sont animées directement par des agriculteurs. Et celles portées par des acteurs de l’économie solidaire qui réduisent leurs marges; voire n’en prennent aucune, comme La Cagette. »

Cagette pro permet à des producteurs de créer leur marché en ligne, sans coût additionnel pour les consommateurs. Alilo, la coopérative bordelaise qui est à l’origine de cette plateforme; se rémunère sur les formations nécessaires aux agriculteurs pour animer leur marché virtuel.

Prix et marges

Coop Circuits est un autre exemple de plateforme coopérative. « Chaque boutique virtuelle affiche ses prix et ses marges; précise Myriam Bouré, chargée de la stratégie. La création de boutiques est gratuite pour les bénévoles; comme les Amap, et ne coûte que 1 % des ventes aux autres producteurs. »

La marge est plus élevée sur Kelbongoo, une entreprise solidaire de l’Est parisien; qui emploie 40 salariés, s’occupe de la logistique pour ses producteurs picards; et a ses propres boutiques physiques. « Sur le prix final au consommateur; 71 % vont aux producteurs et 29 % à la plateforme, affirme Natacha Gan, responsable développement. Cela ne nous empêche pas d’être 10 % moins cher que la grande ou moyenne surface. »

Source : la-croix.com/Economie/